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Rencontre avec la Sénatrice Sophie Briante Guillemont

  • Photo du rédacteur: FDM-ADFE Turquie
    FDM-ADFE Turquie
  • 11 oct.
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 21 nov.

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Une initiative à saluer pour donner la parole aux Français de Turquie


À l’initiative de Madame Sophie Briante Guillemont, Sénatrice représentant les Français établis hors de France, et de Madame Belgin Özdilmen Gürhan, Conseillère des Français de l’étranger pour la Turquie, une rencontre importante s’est tenue avec les associations francophones d’Istanbul et de Turquie. Cette rencontre marque une volonté forte d’écoute et de dialogue avec notre communauté, dans un contexte économique et administratif particulièrement difficile.


Un contexte de crise qui pèse lourdement sur les Français de Turquie


La Turquie traverse depuis plusieurs années une crise économique majeure dont les effets se font cruellement ressentir au sein de la communauté française.


Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec une inflation qui avoisine les 33% en août 2025 (après avoir atteint 72,31% en 2022 et 53,86% en 2023), et un taux de change qui s’établit à 48,76 livres turques pour un euro au 1er octobre 2025, le pouvoir d’achat des résidents français s’est considérablement détérioré.


Si certaines perspectives évoquent un retour à une inflation sous les 10% courant 2026, l’incertitude demeure importante et les Français de Turquie continuent de subir au quotidien les effets de cette instabilité économique :


  • Les retraités vivant de pensions françaises peinent à faire face à l’augmentation du coût de la vie

  • Les salariés percevant des revenus en livres turques voient leur pouvoir d’achat fondre de mois en mois

  • Les loyers augmentent de 30 à 50% par an

  • Les prix de l’alimentation, de la santé et des services essentiels connaissent des hausses vertigineuses

  • L’impossibilité de prévoir un budget stable génère un stress financier permanent


Cette situation a conduit à une précarisation croissante d’une partie de notre communauté, certaines familles se trouvant désormais en grande difficulté.


Les problématiques majeures soulevées lors de la rencontre


1. L’éducation des enfants : un défi financier difficile à surmonter pour de nombreuses familles


La question de la scolarité des enfants français et binationaux dans les établissements français de Turquie est devenue critique. Les frais de scolarité, souvent libellés en euros, représentent une charge écrasante pour les familles, d’autant plus dans le contexte inflationniste actuel.


La suppression de la dérogation des bourses scolaires : un coup dur pour les familles dont les enfants sont scolarisés dans des écoles non homologuées.


Un problème majeur a été porté à l’attention de la Sénatrice et de la Conseillère : la non-reconduction en 2026/2027, pour les familles en question, de la dérogation qui leur a permis de bénéficier de bourses scolaires en 2024 2025 et 2026.


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Cette décision place ces familles actuellement bénéficiaires de bourses dans une situation de profonde inquiétude. N’ayant désormais plus la possibilité d’obtenir d’aide de l’État, ces familles ne savent tout simplement pas comment elles pourront assurer la poursuite de la scolarité de leurs enfants dans un système éducatif qui leur assure un enseignement en français.


Les conséquences potentielles sont plutôt alarmantes :


  • Impossibilité financière de maintenir les enfants dans les établissements où on enseigne en français (plusieurs milliers d’euros par an et par enfant)

  • Rupture brutale de la scolarité pour des enfants déjà intégrés dans le cursus français

  • Obligation pour certaines familles de rentrer en France (avec toutes les difficultés que cela implique : recherche d’emploi, de logement, réinstallation complète)

  • Basculement forcé vers le système éducatif turc avec perte totale du cursus français et du lien avec la culture française, même si une solution d’enseignement complémentaire est proposée par le CNED.

  • Impact psychologique non négligeable sur les enfants (déracinement, perte de repères) et sur les parents (sentiment d’abandon par les institutions françaises)

  • Remise en question complète du projet de vie à l’étranger pour ces familles


Les associations ont insisté sur la nécessité, quel soit le contexte politique et diplomatique difficile en Turquie, de :


  • Reconsidérer cette décision ou mettre en place un système transitoire

  • Assurer une meilleure anticipation et communication sur les évolutions des dispositifs de bourses

  • Proposer des solutions d’accompagnement concrètes pour les familles concernées

  • Reconnaître que ces bourses sont une nécessité vitale, pour les familles qui en ont besoin, permettant à leurs enfants qui sont français de recevoir une éducation française à l’étranger.


2. Les permis de séjour : une insécurité juridique croissante


L’autre sujet d’alarme concerne l’obtention et le renouvellement des permis de séjour (ikamet). Les associations ont fait état d’un durcissement considérable et préoccupant des conditions d’attribution :


  • Les permis de séjour sont délivrés de plus en plus au compte-goutte

  • Les durées accordées sont de plus en plus courtes (le plus souvent de 6 mois au lieu de 1 ou 2 ans auparavant)

  • Les procédures sont devenues plus complexes et totalement imprévisibles, les critères d’attribution manquent de clarté et de cohérence


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Cette situation crée une insécurité juridique permanente pour les Français résidant en Turquie, avec des conséquences concrètes dans tous les aspects de leur vie quotidienne :


  • Impossibilité de se projeter à moyen ou long terme

  • Multiplication des démarches administratives, coûteuses en temps et en argent

  • Risques de refus de renouvellement sans justification claire

  • Difficultés accrues pour ouvrir un compte bancaire, signer un bail de longue durée, exercer une activité professionnelle stable, ou même scolariser les enfants


Sont particulièrement affectées :


  • Les retraités installés de longue date en Turquie

  • Les conjoints de ressortissants turcs qui ne souhaitent pas prendre la nationalité turque

  • Les entrepreneurs et travailleurs indépendants

  • Les familles avec enfants scolarisés


Les attentes vis-à-vis des institutions françaises


Face à ces difficultés, les associations ont exprimé des attentes fortes auprès de la Sénatrice Sophie Briante Guillemont et de la Conseillère Belgin Özdilmen Gürhan :


Auprès de la Sénatrice


  • Relayer ces problématiques au Sénat et auprès du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères

  • Interpeller le gouvernement sur la question cruciale des bourses scolaires et des permis de séjour

  • Soutenir la création d’un fonds d’urgence pour les Français en situation de précarité en Turquie

  • Obtenir des garanties sur le maintien et la prévisibilité des aides à la scolarité

  • Négocier avec les autorités turques pour améliorer les conditions d’obtention des permis de séjour


Auprès de la Conseillère des Français de l’étranger qui assure aussi la présidence des conseils consulaires


  • Assurer un accompagnement local renforcé des familles en difficulté

  • Faciliter la médiation avec les services consulaires pour les cas urgents

  • Fournir des informations juridiques précises sur les permis de séjour et les recours possibles

  • Garantir une remontée systématique des situations critiques vers les instances compétentes

  • Coordonner efficacement l’action des différentes associations de Français en Turquie


Une communauté qui a besoin de soutien et de visibilité


Cette rencontre a permis de mettre en lumière une réalité trop souvent méconnue : la communauté française en Turquie traverse une période exceptionnellement difficile. La combinaison de la crise économique turque et du durcissement des conditions administratives crée une situation de plus en plus compliquée pour de nombreuses familles.


Les messages clés transmis lors de cette rencontre sont clairs :


  • Les familles françaises de Turquie ont besoin de visibilité et de prévisibilité pour pouvoir organiser leur vie

  • L’État français doit renforcer son soutien aux Français de Turquie, et non le diminuer

  • Des solutions durables et un accompagnement renforcé sont nécessaires de toute urgence

  • La suppression de l’accès aux bourses scolaires pour les familles franco-turques constitue un véritable problème pour la poursuite de la scolarisation en français de leurs enfants


FDM-ADFE Section de Turquie : votre relais auprès des institutions


Français du Monde - ADFE (Association Démocratique des Français de l’Étranger) est une association laïque, apolitique et indépendante qui défend les droits et intérêts des Français résidant à l’étranger. Notre section de Turquie agit comme interlocuteur privilégié auprès des autorités consulaires et politiques, accompagne les Français dans leurs démarches administratives, et informe sur les évolutions législatives et réglementaires.


Cette rencontre avec la Sénatrice Sophie Briante Guillemont et la Conseillère Belgin Özdilmen Gürhan s’inscrit pleinement dans notre mission : faire entendre la voix des Français de Turquie et obtenir des réponses concrètes aux difficultés qu’ils rencontrent au quotidien.



Restez informés


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FDM-ADFE Section de Turquie continuera à vous tenir informés des suites données à cette rencontre et des actions entreprises pour défendre vos droits et améliorer votre situation.


Si vous êtes confronté à l’une de ces problématiques ou si vous souhaitez témoigner de votre situation, n’hésitez pas à nous contacter. Votre témoignage est précieux pour faire avancer les choses.


Ensemble, faisons entendre la voix des Français de Turquie.


Crédits photos : Par LouAna13 — Travail personnel, CC BY 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=159249795

 
 
 

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